La tragédie du vide



Pardon,
je crois, ô mon amour
Que je mourrai bien avant toi,
Car j’ai presque bouclé le tour
De ce cœur plein de désarroi,

Tant et plus battant qu’il te cherche
A travers la peine et la joie…
- Hélas ! il n’en reste pas lerche,
De ces coups, dont mon sang rougeoie.

J’étouffe ! Au malheur de penser,
A mon départ, devant, tout seul,
A l’impossible de panser
Ta peine après l’ultime seuil.

Oui ! Je tremble, de te le dire,
Il te faudra poursuivre encore,
Sans moi, la recherche du rire,
Et du plaisir qu’un ciel bleu dore..

Je t’aime, au plus doux que je sais,
Puisses-tu bientôt m’oublier ;
Ce que je n’ai su délier,
… Et toi, mes serpents apaisés.



Puisses-tu mettre, plus heureuse,
Un peu de sel à l’existence
- Et quitter l’ombre et le silence -
Imposée à ton âme creuse.

quand la poésie se fait duo , on entend son écho et c'est beau , merci à tous deux, beaux artistes sans défaut!

Qui de nous deux partira en premier ?
Une question qu’on se pose d’autant plus souvent qu’on a déjà frôlé la camarde et qu’elle rôde toujours.
Et l’on se dit, pour se réconforter, que chaque jour vécu ensemble en est un de moins à être séparés quand la sournoise aura frappé pour de bon…

Terrible est cette absence,
Ne trouve aucune équivalence,
En une fois , appel du vide
Vie devient vertige
On perd équilibre,
On tombe, se relève
En mouvements continuels de balancier...
De rester à l'arrière ,
La pire des épreuves ...

quel tragique en effet... je n'ose rien en dire
merci Salus

Couper le cordon
Lâcher le lien

Qui encore
Quelques temps
Nous réunissait
A l'autre

Ce détachement
Si dur à entendre
dans les méandres
de nos histoires
de nos vies

Le surpasser
pour enfin être libre
De la relation à l'autre
Couper le cordon

Et s'envoler

S'envoler léger dans l'espace
Et laisser douce trace,
Combler toutes crevasses
De l'espace on ne se lasse
Une infinité à découvrir
Dans le vœu de pouvoir agir!
Pour de l'autre combler les désirs

Parfois on refuse d'y songer...

Merci pour ce texte intimiste, brodé d'amour pour celui qui reste

Contre celui ( ou celle ) qui vous a " abandonné," on ressent tout d'abord de la colère avant qu'un jour, ne vienne l'apaisement ...

Je veux, aux marches de la mort
Sentir sur mon front ton haleine
Baiser ta bouche, et que ton corps
Contre mon corps enfin revienne !

Je marche depuis trop longtemps
Seule et désespérée sur terre
Sans que le temps, l'horrible temps
Apaise un peu cette colère

De t'avoir perdu, alors que
La vie s'offrait à nous, si pleine
Si pleine des rires heureux
Qui surent terrasser nos peines

J'ai soif de tes bras amoureux
De ces regards où l'âme sombre
Mais je n'ai pu te dire adieu
La mort a fait de toi une ombre

Cette ombre qui hante mes jours
Et que je veux faire revivre
A la flamme de cet amour
Qui jadis nous a rendus ivres

Je voudrais un signe de toi
Mais le ciel m'oppose silence
Je ne retrouve plus ta voix
Et se meurent mes espérances

De cet au-delà sans frontières
Où ton âme s'est envolée
Rejoins mon âme désolée
Qui t'implore dans ses prières

Je veux, aux marches de la mort
Sentir sur mon front ton haleine
Baiser ta bouche, et que ton corps
Contre mon corps enfin revienne !

Lorsque la colère mue en poésie, la souffrance est en voie d'apaisement... Le rendu est si authentique Merci

Ah !
...Mais moi, c'est un poème d'horreur :

"Puisses-tu mettre, plus heureuse,
Un peu de sel à l’existence
- Et quitter l’ombre et le silence -
Imposée à ton âme creuse."