L’inconnu




J’ai longtemps attendu, des immenses espaces,
Que me vînt un seul signe, et des grands cieux rapaces
Que l’œil de l’aigle, enfin, fisse luire un peu Dieu.
Mais rien, du réel borgne, ouvrant sur aucun lieu,
Rien n’émerge qui pût nous faire croire que..

Vivre est semblable au chien fou qui course sa queue ;
L’absence est l’ordinaire, et le manque est cruel.

Il nous reste pourtant de re-gréer le ciel
Et créer une nef dont l’étrave conforme
Et le bordé, taillés du plus dur de quelque orme,
Pussent droit naviguer, fendant le flot rageur
Jusqu’au présent du monde, où seul être est majeur.

De cette exploration des urgences osées,
Bien des héros mourront, leurs ferveurs désossées !
Mais c’est en s’enivrant qu’on ouvre l’horizon.

- Crevons l’immonde ennui, la commune prison ;
Il faut apprendre à vivre au faste de nos fièvres,
Véloces, attentifs : des hases et des lièvres !

Aux mystères insus de lumineux secrets
Nous refondrons l’idée, avec des sens sacrés !

Tout amour et plaisir, toute joie étant due, 
Sans arme, et l’âme prête, homme ! à la larme émue.

merveilleuse chute qui clôt ses jolis vers avec grande beauté!
ADMIRATION!

Merci !

merci

Pareillement

Que vivre remplisse nos lendemains
Car de ce ciel si vaste et si creux
Rien ne suinte, à part la pluie

Mercipourça ! (très joli)