Salus
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Posté à 09h57 le 25 Apr 18
Madrigaux
Vos yeux brillent, madame, ainsi que des falots,
Et pour m'y repérer dans la mer souveraine,
J'envie au naufragé sa solitude blême !
- Gardez-vous d'un regard si pur : tous des salauds !
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Vois ! J'effleure ta main,
Petite, de mes lèvres,
C'est que je veux, demain,
L'étreindre dans les fièvres !
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Tu ris de ces façons surannées ?
Je fuis ! mes espérances damnées,
Hélas ! Mais j'emporte de ta peau
Le goût ! fleur de ce satin si beau.
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Permets à ma bouche
Que son souffle touche
Un peu tes longs doigts ?
Permets ! Tu le dois...
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Accordez-moi que je caresse
- Ça me troublera plus que vous -
Votre dextre, belle princesse,
A défaut de vos cheveux roux !
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Si je baise tes phalanges
Le souvenir m'en suivra
Plus chaud que ne le peut Râ !
Allons, accepte ! - Tu flanches ?
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Rustre, je bée aux menottes tendues ;
Etranges us (Noblesse, tu me tues) !
Mais je ploierai, demoiselle, le chef,
Pour n'encourir de vous aucun grief.
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Le coup d'aile de mon haleine
Passant sur vos ongles carmin
M'a fait beaucoup rêver, car, mien,
Chaque doigt serait d'une reine !
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Madrigal
Pour sa flamme
Dû fatal
Vers la femme
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Ce geste chevaleresque
De tendresse et de dévotion
Se ferait à cheval - ou presque -
Du plaisir et de l'émotion
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Embrassez le dos, pas la paume
De la main que Madame donne ;
C'est idoine, et bien plus correct
Qu'au doux creux votre goitre infect !
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Elle tendait la main, minaudant ;
Comme d'un gars, je la serrais tant
Qu'elle geint qu'il fallait qu'on l'embrasse...
D'accord ! - J'ai pris sa bouche (un peu grasse)
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Pacte de Faust,
La lèvre laisse
Un baiser soft
A la diablesse !
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Comme je m'inclinais pour un hommage,
Je vis ce gros battoir velu tendu vers moi ;
Je le pris de mes gants, m'accusant d'être lâche,
Mais téter cette horreur ? Non, quel émoi !
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Aux dos satinés
Des mains de nos belles
Ne posons nos nez
Que mus par nos ailes
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A peine une brise passe
Le long du poignet rosé
Que mon madrigal osé
Fait frémir d'une humble grâce
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Je vous tire ma révérence
Pour ne pas plus vous embrasser,
Mesdames - ça me met en transe,
Et je voudrais recommencer !
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