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Auteurs Messages

Salus
Membre
Messages : 6939


Posté à 20h50 le 04 May 18









Sifflotis



Un oiseau s'envole
Un oiseau s'affole
Un oiseau, c'est drôle,
Me suit.

Son duvet de vair
Au plumage clair
Flamboie et dans l'air
Reluit.

D'une branche proche
Son bec me reproche
D'une double-croche
Le bruit

Des pas incongrus
Que je fis, intrus
Dans les taillis drus
Où fuit,

O baie entêtante,
La bête rampante
Qui guettait, méchante,
Le nid...




Ancienmembre
Membre
Messages : 391


Posté à 22h56 le 04 May 18

Oui! Hé bien! Je suis impressionnée par ton abondance mots.
Sur ce forum il y a des pures merveilles! Mais je crois que je n'aurai jamais assez de toute une vie pour avoir le temps de tous vous lire! Mais quel plaisir!!!! Merci à vous!heureux


Ancienmembre
Membre
Messages : 391


Posté à 09h04 le 05 May 18

Salus, puits, gouffre, cas d’eaux…

Le rouge-gorge et le jardinier

Sur une branche basse dans un sous-bois dense, un jeune oiseau peu farouche observe les environs. Son plumage attractif de teinte brune, son ventre blanc délimité par une bande grise remontant jusque sur le sommet de son crâne et sa fameuse « gorge rouge » d’un orangé foncé éclatant qui captive tant le regard. De la famille des Turdidés, légèrement plus petit qu’un moineau, il est rondelet et haut sur pattes. Il sautille de lierres en buissons touffus s’arrêtant ici et là pour mieux épier, pour mieux conquérir l’espace souhaité. Ses grands yeux noirs très caractéristiques sont à l’affût du dynamisme pressant d’un humain, qui retourne assidûment la terre en friche d’un terrain reclus et trop longtemps négligé.

La petite parcelle isolée par l’abrupt de son accès escarpé surgit presque par magie du paysage. Comme une forteresse féérique aux défenses naturelles, corroborée par l’ordre inné des choses essentielles de la vie. Le lieu semble propice au rouge-gorge ambitieux de trouver un refuge amène et pétulant d’attraits presque irréels. Cet espace offre mille et un délices suaves semblables à un jardin d’éden édifié et élevé juste pour qu’il puisse s’y tapir à l’abri de toute rudesse. Tout hardi par sa trouvaille, le plumage lisse et brillant, il se pavane conquérant et affamé aux abords du propriétaire silencieux et absorbé par son activité vivace.

Après un long moment d’étude, l’oiselet friand finit par se percher à proximité du jardinier. Il suit très intéressé la bêche qui retourne la terre en sillons plus sombres. Des éclats noirâtres de micro-organismes jaillissent en grande quantité, le sol en jachère depuis des années regorge de mets abondants et affriolants. L’ovipare au bec fin ose peu à peu s’aventurer près du travailleur en sueur, il parvient jusqu’à picoter dans les traces laissées par l’instrument tranchant à seulement quelques centimètres de son providentiel bienfaiteur. L’agile prédateur fait un festin de roi entre ses envols succincts et son agitation frénétique, émoustillé par tant de richesses, il devient familier, voir impudent.

L’homme absorbé et appliqué par son labour surprend presque étonné le comportement indécis mais néanmoins prudent de l’audacieux plaisant, qui gazouille un chant exalté en sursautant rapidement vers d’autres becquées. Sans arrêter de façonner son petit coin de paradis, le laboureur d’un œil malicieux et attentif espionne le manège incessant de cet anodin volatile gourmand qui tournoie et picore avec aisance autour de lui. L’ouvrier amusé et sifflotant semble avoir oublié la dureté harassante d’affiner l’humus affermi par le temps. Ses gestes deviennent légers, aériens emplis de grâce, d’une beauté particulière et indéfinissable ou toutes difficultés s’esquissent altérées par une facilité insaisissable à poursuivre ses efforts.

A contempler l’alchimie opérante d’un tel échange, l’espoir immodéré d’être témoin d’une harmonie énigmatique brouille mon esprit et enjôle mon âme éreintée. La poésie de la scène m’émeut et attire indéniablement ma convoitise. La représentation de ce moment si simple et si fugace met en valeur la magnificence de la vie. L’innocence de cette réalité devient création, une œuvre vivante où chaque infime est délicatesse sans faste ni apparat. L’impression d’un laisser-aller insouciant vers un abandon absolu… une paix épique qu’on aimerait conserver coûte que coûte dans sa structure mentale, afin de restituer le phénomène aussi fidèlement que possible pour retrouver encore et encore cette sensation éprouvée d’un bien-être acquis…

(vieux texte de ton poisson préféré Sourire )

Sylvie BG


Salus
Membre
Messages : 6939


Posté à 15h11 le 05 May 18


Pour un poisson, belle plume...


Pierre
Membre
Messages : 6471


Posté à 10h35 le 17 May 18

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