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Posté à 19h47 le 17 May 18
De la rime au rêve
J’avais imaginé un proche rendez vous,
Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre une muse,
Mais le destin souvent de son pouvoir abuse
Et mon gite usuel était trop loin de vous.
Pour diverses raisons j’excluais les voyages,
La chance ne sourit pas toujours au bonheur,
Et j’avais beau cacher votre image en mon cœur
Je n’avais en retour que vos jolis messages.
Vous étiez poétesse et ainsi de la rime
Vous usiez plaisamment pour mon plus grand plaisir,
J’y voyais des envies peut être des désirs
J’étais un débutant dont la plume s’escrime.
Or osant des pensées qu’Érato autorise
Je m’efforçais, galant, en de petits écrits
D’exprimer en vers brefs le fleuve des non-dits
J’avais soucis de cœur ainsi que l’âme éprise.
Je rêvais de balade où la main dans la main
Je vous aurais tout dit de mon tendre secret
De ce feu qui couvant reste pourtant discret
Esquissant un espoir d’un partagé chemin.
Et si la circonstance avait eu la bonté
De me laisser aller au baiser dans le cou
J’aurais de mon audace détaché le licou
Et eu sur votre bouche une témérité.
De l’exquise saveur peut-on se contenter
La brûlante nature est source de méfait
Oser est un moyen d’accorder des attraits
Un appel partagé eut pu nous enchanter.
Mais le rêve est un sot qui n’a point d’endurance
Et il s’interrompait en cet instant précis
Où mon désir restait, dans l’attente, indécis,
Sans dévoiler le feu de ma tendre attirance.
Alors d’encre et de plume rimant mon désespoir
Je rédigeais des vers ou Éros s’embusque
En n’osant espérer cette passion brusque
À laquelle poésie offre son encensoir.
Et tel un arbre vieux chargé d’une gravure
Je garde votre trace avec un soin jaloux
L’amour même impossible a des instincts de loup
Tant pis s’il laisse en moi plus qu’une déchirure.
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