La Commune de Paris

Depuis ces temps immémoriaux
Où les moulins battaient de l'aile
Bien pauvre était le populo
Mais fier aussi et fraternel.
C'est vrai que du haut de la butte
Le fond du trou semble plus noir
Pour que Montmartre se rebute
A ces injustices notoires.

Lorsqu'on habite sur la butte
Le ton monte et puis la colère
Et de suite prompte à la lutte
La révolte est bien dans les airs.

Unis dans la cause "Commune"
Les ouvriers sont fédérés
C'est Eugèn' Vallin à la une
Avec Théodore Ferré;
Les femm's à leurs côtés se pressent
Avec Lemel et Louis' Michel
Qui donnent leurs lettr's de noblesse
A l'anarchie et tout leur zèle.

Lorsqu'on habite sur la butte
Le ton monte et puis la colère
Et de suite prompte à la lutte
La révolte est bien dans les airs.

Montmartre alors se fout du Thiers
Comme du quart qui l'importune
Ell' se déclar' libre et en guerre
La poudre à ses canons s'allume.
Un contre dix, un contre cent,
Il y a les femm's et les enfants
Qui sont aussi aux barricades
Pour affronter les escouades.

Quelques pavés contre les balles
Un couteau pour la baïonnette:
On se défend tant bien que mal
Et malgré les pertes,on s'entête.
Ils ont résisté très longtemps
Offrant leur vie, donnant leur sang
Préférant mourir en héros
Plutôt que de courber le dos.

Lorsqu'on habite sur la butte
Le ton monte et puis la colère
Et de suite prompte à la lutte
La révolte est bien dans les airs.

Au père Lachaise acculés
On voit combattre les derniers
Pour que sans bandeau ni procès
Ils soient fusillés par l'armée.
L'esprit vengeur, la République
Eleva une basilique
Mais en l'appelant "Sacré cœur"
Aux camarad's, ell' fait honneur

Lorsqu'on habite sur la butte
Le ton monte et puis la colère
Et de suite prompte à la lutte
La révolte est bien dans les airs.


Bien que le Sacré Coeur ait été édifié pour rendre hommage aux soldats de l'Etat, il demeure pour moi le témoignage que le peuple résolu peut renverser les gouvernements. <br />
Il n'y avait alors pas les américains mais les allemands pour soutenir la cause de la bourgeoisie et ses intérêts.


Ecrit par Louis Vibauver
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