Nous avons le regret de...

J'ai délivré ce matin
ce courrier en désespoir
emprisonné dans un tiroir
gardien forcé de la lettre

Cachant mon triste butin
en entrant dans l'abattoir
je songeais déjà au soir
absorbé dans mes peut-être

La grande salle était muette
Dans un silence délétère
le sang saturait l'atmosphère
maculant jusqu'à nos rêves

Je ne sais pas je le regrette
qui le premier qui la première
eût le geste qui libère
rompant cette absurde trêve

D'une enveloppe décachetée
naquit un concert de déchirures
une furieuse bataille d'ouvertures
une cacophonie de papier

Et puis tout bruit s'est arrêté
Une femme entreprit la lecture
butant sur les termes obscurs
Il ne s'agissait plus de nier

Je tentais de lire encore
Les mots dansaient devant mes yeux
Ce ne pouvait être sérieux
Il fallait reprendre la chaîne

Les carcasses pour tout décor
le hall demeurait silencieux
Nous restions sourds comme honteux
Mais en moi germait la haine


Le thème m'inspirait plus le cri que la mise en vers. J'ai été tenté par la prose poétique, mais j'ai finalement essayé de me discipliner.<br />
Difficile, difficile...

Ecrit par Varech
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