Il vaut mieux être vil que d’être estimé vil.
par Renée VIVIEN
Il vaut mieux être vil que d’être estimé vil.
Quels sont ces espion de ma pauvre nature
Dont je suis à la fois la dupe et la pâture
Et dont l’arrêt prescrit l’irrévocable exil ?
Quels sont ces espions en effet ? Que faut-il
Faire pour contenter ceux-là ? Quelle pâture
Leur jeter ? Quels sont-ils ? Et de quelle nature,
Ceux-là qui m’ont jugé, disant que je suis vil ?
Pour moi je ne connais ni leurs noms ni leurs faces,
Mais je les sais petits et trompeurs et voraces
Et n’ayant que l’amour des gloires et du bien.
Moi qui vis au milieu des hommes et des femmes
Pourtant, et ne devrais plus m’ébahir de rien,
Je demeure étonné devant ces pauvres âmes.
Sonnet irrégulier - immité de Shakespeare Ce poème a été vérifié et le contenu authentifié.
Or on my frailties why are frailer spies ?
Shakespeare, Sonnet CXXI
(Sillages, 1908)
Poème posté le 27/12/09
par Rickways