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Poésie d'hier / Caprice blanc
              
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Poésie d'hier / Caprice blanc

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Caprice blanc
par Emile NELLIGAN


L'hiver, de son pinceau givré, barbouille aux vitres Des pastels de jardins de roses en glaçons. Le froid pique de vif et relègue aux maisons Milady, canaris et les jockos bélîtres. Mais la petite Miss en berline s'en va, Dans son vitchoura blanc, une ombre de fourrures, Bravant l'intempérie et les âcres froidures, Et plus d'un, à la voir cheminer, la rêva. Ses deux chevaux sont blancs et sa voiture aussi, Menés de front par un cockney, flegme sur siège. Leurs sabots font des trous ronds et creux dans la neige ; Tout le ciel s'enfarine en un soir obscurci. Elle a passé, tournant sa prunelle câline Vers moi. Pour compléter alors l'immaculé De ce décor en blanc, bouquet dissimulé, Je lui jetai mon coeur au fond de sa berline.

Nelligan, Émile, 1879-1941

Poésies complètes

Dépôt légal : © 2002 Éditions TYPO

Bibliothèque et Archives nationales du Québec

ISBN 2-89295-149-6


Poème posté le 03/01/18 par Claudel

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 Poète
Emile NELLIGAN



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