Traversée
par Ori
Viens, viens, embarques à mon bord,
Laisse tes craintes au creux de la jetée,
Lâchons les amarres, partons sans regret,
Quittons tranquillement le port.
Au fond de mes yeux, regardes, c’est le grand large,
Je t’y emmène, regardes, tous nos doigts s’emmêlent,
Il est temps, le navire prend la brise, viarge !
Hissons la grande voile, fleure, le vent se lève.
Les vagues grossissent ; notre équipage,
Va se mettre en accord,
Va être au corps à corps,
Va bientôt connaitre une commune rage.
Devenue entité, nous voguons,
La mer, ses murs et ses creux,
Secoue ; ensemble nous hoquetons,
Et au fond de nous un feu.
Deux serpents qui se lovent l’un à l’autre,
Deux serpents qui se lovent l’un dans l’autre,
Tes cheveux se collent à tes tempes,
Et ton corps se crispe sur la hampe.
Ils ne nous restent qu’à respirer en accord,
Ils ne nous restent qu’à nous envoler si fort,
Que la mer, le ciel se rejoignent,
Pour que nos deux auras s’empoignent.
Poème posté le 24/03/18