En folâtrant
par Coroner
Sur un lit de trèfles ramassés par le vent,
Je m’endors dans une ballade médiévale…
Les elfes me recueillent en lisière du temps
Comme le trouvère des forêts boréales.
Les âmes en peine, les mânes, les paladins
Viennent révérencer mon sommeil saturnien
Où je glane parmi les lucioles et le thym
Des fioles remplies d’un lyrisme apollinien.
Parfois, de ma loge suspendue par l’azur
Je descends pour aider les pleureuses à gonfler
D’éloges les éclaireurs morts à l’aventure
Et les archets que la bataille à prélever.
Quand les dentelles du soir m’effleurent la gorge
Je m’évapore vers la taverne des mages.
La liqueur de frêne m'envahira d'images
Et me projettera dans la chaleur des forges.
Au lavoir les femmes chantent mes villanelles ;
Je vis paisible et ma plume semble éternelle.
Un peu d’érotisme, d’orgueil et de renom,
Un temple d’ébène porte déjà mon nom.
Poème posté le 22/05/18