Dans le feu d'un printemps
par Didier Viaud
Dans le feu d'un printemps
j'ai appris le bruit du vent,
le verbe acide des choses sucrées,
l'interdiction d'un je(u) démesuré:
Dynamitez la forme qu'elle s'expire!
Que la phrase se pose, s'assouplisse, soit légère...
quand un sable d'Afrique à FOURAS se dépose,
quand l'égaiement de l'enfant allume les regards
des vieux
et qu'un soleil marin là-bas descend
à droite du sémaphore gris.
Qu'elle s'électrise, nous mitraille,
quand le corps de la vierge se déchire,
suintant des mille brûlures d'un premier viol
et que demain ne sera toujours
que la répétition d'un crime,
que spasmes sans origine.
Qu'elle se repose enfin et s'endorme
quand la blessure s'est tue,
quand l'âme pacifiée,
au vu d'un ciel d'été,
embrasse son bourreau
et le sein de la divinité.
Dans le feu d'un printemps
j'ai appris le bruit du vent,
le verbe acide des choses sucrées:
Qu'il me nourrisse donc,
maintenant qu'il m'a fait si petit!
Dans les mots, dans la nuit,
dans un monde des pures idées, trop impures,
dans l'indécision du temps,
dans l'envol maladroit d'une juvénile pensée...
Non, ce n'est pas la nostalgie qui m'empoigne les sangs
- ni les leurres adroits de la langue du Double!
...mais enlève tes mains qui m'enclument un peu.
Dans le feu d'un printemps
j'ai appris le bruit du vent,
le verbe acide des choses sucrées
<br />
Vienne, 24 août 1997<br />
Poème posté le 02/10/09