Et je me demandais au-delà des douleurs,
Quelle était cette histoire accrochée à mes maux !
Qui suis-je assise là, à pleurer sur ces leurres
Embellis de chimère et enrobés de mots ?
Je n’étais rien bien sûr. Pas même l’embellie
Qui avait su un jour m’inventer un bonheur.
Aveuglée d’incertain, j’apprenais, comme on lit
Les pages de la vie, au cadran d’autres heures !
J’avais bien des envies des peut-être et toujours
Qui se voilaient –hélas- à l’ombre d’une erreur ;
Et je la combattais aux charniers de mes jours,
Semant sans récolter, excepté des malheurs !
J’aimais pourtant ! J’aimais à étoiler mon âme
Qui tomba en lambeaux un soir où tout s’apeure,
Ecorchée et meurtrie, je me trouvais infâme,
Lumineuse comète éteinte de torpeurs !
Mon coeur avait appris à ignorer l’horreur,
Etouffé d’imposture et de petits mépris ;
Il s’en défendait même en d’infimes lueurs
qui brillaient en sa terre autant le soir je prie !
Je n’étais donc plus rien. Qu’un jour rouge et bleuté
Souvenir divagué d’une nuit aux couleurs
Dorées et enchantées – mais qui toujours se tait-
Qui suis-je assise là, à pleurer sur ces leurres ?