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Poésie libre / Ravissement d'hirondelles dans les voiles de bambous
              
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Ravissement d'hirondelles dans les voiles de bambous
par Reumond


Écrire en kōan De long en large De haut en bas ... Tenir la tête bien droite Le pinceau vertical Creuser la poitrine Tremper dans l'encre Étirer la colonne Détendre la taille Différencier le Ciel et la Terre ... Les traits sont-ils des alouettes bleues ? Les mots sont-ils des plantes ligneuses qui s’accrochent à la vie Pour recueillir le vent et un peu de sens ? Pour ceux qui savent accueillir l’aile déployée des grands rêves L’homme s’y nomme Icare Comme une volée de métaphores Sur les feuilles fanées des livres d’histoires Vol d’hirondelles dans les pousses de bambou Ces bambous ont-ils la nature de l’hirondelle ? La mâture du zénith ? Le bruissement des plumes ? Le mouvement des jeux de racines ? Entre chacun de mes nœuds les bambous pensent-ils ? Poussent-ils ? À moi à nous Pauvres diables que nous sommes à la corne blafarde Quand les jours passent trop vite Ravissement des sources Enlèvement du souffle Rapt des vides et des montagnes Nids de poules Ou dos d’ânes Les Univers se répandent en étincelles froides Convexe ou concave Quel est le bruit fait par le battement des ailes du creux Et celui des pleines saillies ? En dépit de ses oppositions L’âme de l’homme reste animale Et bien trop seule La pensée muette vole de ses propres vœux Jusqu’à essoufflement total Qu'est-ce que le souffle Sinon l'entre Incarné Dans l'encre tiède Le vide du milieu Entre deux jets Enracinés Entre toi et moi... Je et tu L'esprit des bambous noués d'hirondelles Lève le voile Rameau sec dans les brumes Taille occasionnant des blessures Vives Jusque dans la partie morte Couper sur un oeil Les nerfs et les rameaux Qui s'entrecroisent à l'horizon Des mots Au détriment des fleurs Laisser s'écouler les Sèves du printemps Dans la coupe des rêves Aérer notre végétable Biodégradé déjà trop tôt Respirer l'odeur des encres Sur le papier de riz jaune Préserver toute fructification En brulant au feu du soleil La trace d'être Sous des mains fébriles Il nous faudrait écrire avec nos tiges souterraines Intérioriser la sève jusqu’à l’os Pour croire en la vie Et croître toujours en formant Des touffes serrées Calligraphiées ensemble Comme les corps amoureux S’entrevissent et s’entrelacent Au papier bleu des lits Mes racines adventives volent Autour des nœuds de mes rhizomes Corps tiges de chaumes creux Chairs lignifiées dans l’air tiède Nulle feuille de graminées ne pousse entre les dents Et pourtant les gaines végétales et les fourreaux m’enveloppent De chaumes crépus Au cœur de la végétation Nulle ligule dans l’âme et dans les oreillettes Je suis pourtant pétioles aux limbes allongés Et aux nervures parallèles aux vents du soir ...



Poème posté le 23/03/10


 Poète
Reumond



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