Le phrasier
par Pampelune
Mon langage a cette sourde âcreté.
Grisonnant, ébarbé.
Un f, troisième patte, étayant l'ancêtre,
Sa langue en travers.
Ton fiancé s'y piégera-t-il ma colombe ?
Rappliqueras-tu ?
Mes socs, retraités laboureurs, sont hérissées;
Sont autant de herses vivifiées.
Semis, mines, ensemencés, récoltés,
Reparaît ma tourterelle. Boule toi. Mon champ est prolifique.
Le pamplemoussier, l'oranger courbés de grappes
Sémantiques
Mirifiques,
Supportent leur poids et la carrure populaire.
Leurs peaux se fendent,
Granuleuses.
S'écoulent les jus, les sucs acidulés argotiques.
Un g butor, unigambiste, bouscule
Les m&n accrochés à lui, asticots à leur hameçon.
Les S catastrophés se contentent des restes,
Agriffés à leur prudente voyelle, spectre
De mes géologies analogiques
Serpentines.
E est invisible.
L'eau claire des ablutions pleureuses,
L'e, est ton perchoir, ma palombe.
Nous ressusciterons un jour les pigeons morts, demeurés au sol
Marmoréen qui fit affleurer mon arbre
Linguistique.
Ouïe.
Il vit cette généalogie subtile du phrasé lui parler.
Il fut ravi.
Elle crût. Haut, fort, fière. Jusqu'à présent.
Présent où enfin repassée au bercail,
Délassée, confiante,
Tu m'exhibes une poitrine bleutée inoffensive.
Je la baise-main...
Foudroyée.
Adieu plumes et totalités.
Du sommet au ramassement,
Signes et cimes,
Sont mes A et mes Z.
Poème posté le 26/06/10