J’ai pris soin de mes enfants, ma richesse éblouissante.
De l’amour réservé mais combien complet, protection assurée.
Tendre jeunesse, les jours s’écoulaient sans fracas aucun
Puis vint l’adolescence, quelques tourments douloureux.
La mesquinerie s’installa, la famille désobligeante.
Mes trésors s’envolèrent me laissant un vide déchirant.
Des larmes secrètes, des nuits entières, la retenue obligée.
Distance incroyable, se rappeler, un attachement renouvelé.
L’indifférence, le mutisme, sentiments obtus, la froideur.
Les saisons défilent dans un désordre implacable.
Maintenant la vieillesse enveloppe l’émotionnel si fragile.
Solitude, le tragique de l’incompréhension, la douleur.
Il ne reste que la pensée d’antan, des images qui s’estompent…
Assise, visage défraîchi, un corporel blessé.
L’attente atroce d’une fin prochaine, soulagement.
Yeux vitreux, un regard chancelant, désespoir.
Le rideau se referme, le noir s’installe à jamais.
Et je signe… Une maman qui pleure en silence.