Fidèle chevalier
par Utopie
Par une nuit de lune noire,
Lune voilée par le brouillard,
Un lieu sacré et isolé,
Entouré de vieux murets.
Marbres glacés, pierres oubliées,
Vieilles tombes alignées,
Autant de croix abandonnées,
Autant d’âmes délaissées.
Dans les allées du cimetière,
Les noms s’effacent sous le lierre.
Ici pourtant reposent en paix,
De fiers et valeureux guerriers.
Par cette nuit de lune ronde,
Un chevalier cherche une tombe.
Il a juré fidélité,
Aux défunts Rois de sa lignée.
Sur d’invisibles chemins de terre,
Il erre et hante le cimetière,
Déchirant l’épais brouillard,
Soldat fantôme dans le noir.
Il porte au bras son bouclier,
Et pour seule arme, son épée.
Fidèle lame ensanglantée,
Forgée dans le plus grand secret.
Nombres d’ennemis ont trépassés,
Par le fer de ce guerrier.
De grands duels remportés,
Par le sang, l’honneur lavé.
Il avance dans le hasard,
Le regard vide, le teint blafard,
Revenant devant ses pères,
Après une dernière guerre.
Une flèche trop rapide,
S’est enfoncée dans sa poitrine,
Le sang coule de son armure,
Chaque pas devient plus dur.
Touché au cœur et à l’esprit,
Ses dernières forces l’ont conduit,
Devant la tombe de ses rois,
Se prosterner une dernière fois.
Sur la dalle du tombeau,
Il a posé comme en cadeau,
Son magnifique bouclier,
Marqué du sceau de sa lignée.
De son fourreau il a sorti,
Sa grande lame et l’a brandit,
Avec vigueur, il l’a planté,
Dans la terre de ses aînés.
Puis il s’est agenouillé,
Les mains croisées sur son épée,
Les yeux fermés, il a prié.
Les yeux fermés à tout jamais.
Poème posté le 07/02/12