du Maroc à la Chine
par Pampelune
Arganier,
Chuchote-moi le Maroc.
Son soleil de traditions solides, comme le roc
Tes fruits ; ces amendes à séchées,
Et leur prodigieuse huile d’or.
Le henné aux chevilles des nouvelles mariées,
Joyeuses et belles. L’essor
Economique et justement, l’émancipation
Féminine.
Les piqures des scorpions,
Embusqués sous les cailloux coupants.
Si proches des ramasseuses...
L’exigence des hommes, celle du monde ; l’émergence
D’un espoir ténu dessous l’égide divine, quand
Se lèvent les Eves danseuses.
Filles instruites cheminent.
Ces chèvres qui broutent tes pousses
Et menacent ton avenir,
Toi qui esquisses, fragile, précieux, celui du pays.
La modernité lui tousse
A la face tous ses enjeux énormes à venir,
Bombes amorcées aujourd’hui…
Arganier.
Pivoine de Chine.
A l’autre extrémité du segment est,
Tien an men pense déjà d’hypothétiques blessures
Futures.
Régime du bâillon est là. Veille, suspecte et déteste.
Le qui-vive des artistes résiste ;
Protège l’expression, s’éveille, fait la guerre sous cape.
Persiste,
Echappe…
Ai Weiwei, parlons photographie, et Fuck off*, veux-tu ?
Rejoins Anthony Burgess** ; son orange mécanique.
Défendons l’art à l’être. Les vocations.
Sujets à la satire, à la panique,
Sortez, mots, traits, images, savoirs, Passions,
Et passez entre les mailles, subversions,
Avant que ces Mao, ne vous aient tu(ent)…
Ô Chine ! Immense prison à ciel ouvert,
Viens dormir auprès de moi. Dissident sera couvert.
L’haleine Liberté
Caressera tes rêves contestataires.
Circule courant, air renouvelé ; ère légère, tes
Mains sont sur la voie(x), le point(g)
Du printemps salutaire.
Fleur rira
Fleurira.
Ar(t)ga(g)n(i)er.
Pivoine de Chine.
*Fuck off est le titre d'une des dernière collections de cet artiste<br />
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** " L'art, parce qu'il est liberté, est aussi subversion. Aucun Etat ne peut aimer les artistes, à moins qu'ils ne disent ce qu'il souhaite entendre. Ce qui est la négation de l'art."A. Burgess<br />
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Poème posté le 13/10/12