Alma
par Maya
Assise au pied du lit toute de bleue vêtue
Elle porte sur son dos les saisons qui la voûtent
Compagne de toujours la pendule têtue
Martèle le passé l'avenir et ses doutes.
Légère ensoleillée, une brise s'invite
Et donne un air de fête à ses cheveux d'argent
Marmonnant son courroux au Bon Dieu qui l'évite
Fatiguée elle attend son paradis présent.
Il lui pleut de l'ennui du vide et de l'absence
En perles de cristal où ses doux yeux se noient
Ce n'est plus qu'un soupir déchirant le silence
Supplique dans la nuit d'une bête aux abois.
Un matin de printemps délivrance est venue
Envolant à jamais Alma et son désir
Et sur ses lèvres closes une ride inconnue
Comme un dernier merci juste avant de partir
hommage à Alma 99 ans, qui n'avait qu'un désir, celui de mourir. J'ai eu la chance de l'accompagner pour sa dernière nuit et je ne l'oublierai jamais. ( Je suis veilleuse de nuit dans une maison de retraite). N'envoyez pas vos parents dans ces maisons, ce sont de vrais mouroirs.
Poème posté le 03/09/13