Des fougères et des phares
par Aodren
Cette nuit fut fendue d’une lumière dense
A la voix vrombissante et au spectre indistinct,
Réveillant l’habitat dans ses plus bas instincts,
Où se mêlent aux plis, harmonies des cadences.
Un ballet de lucioles embrasa le décor
Et peignit au couteau le chemin vertueux
De comètes brulant des envies d’autres cieux,
Qui vous laissent alors orphelins d’un encore.
Et je rêve de toi au milieu du chaos…
Des fougères, des phares, accrochés à ton dos,
Te font danser d’obscurs et triompher d’hivers,
Lorsque sur février, renaissent primevères…
Ma vision peu à peu s’obscurcit de soupirs
Déposés sur la vitre en buées éthérées
Le velours de ta joue me fait craindre le pire
Quand sur ce quai glacial, nous ne saurons pleurer.
Mais pour l’heure j’oublie et te respire enfin…
Est-ce là Vol de nuit ou Idylle sacrée,
Distillé goutte à goutte sur ta peau nacrée
Comme un doux jeu de piste aux accents féminins ?
Je tairai les chemins où il m’a emmené,
Les tracés inédits que j’ai su emprunter
Les « je » d’encre soufflés sur tes lèvres offertes,
Et ces frôlements d’ « elle » sur mes plaies ouvertes.
Je nous garde reclus et isolés du monde,
Juste encore un instant…une envie vagabonde,
Exaucée sous nos yeux quand la lune, aimantée,
Déploya sur la mer une natte argentée…
Poème posté le 19/11/13