En l'an 1218...
par Aguirre
A la lumière pâle du couchant
Sous la brise douce du vent d’autan
Son regard clair vers le lointain
S’embrume de larmes et se souvient
Des pluies sinistres et du néant
Qui firent souffrir l’Occitanie
Il y a dix ans, il y a longtemps
Où sont les Marches de Gothie
La terre chérie de ses aïeux
Dont le cœur fut percé d’un pieu
Ses mains glissent sur sa robe de lin,
Elle revoit son Languedoc brûlé
Des hommes et des femmes calcinés
Sur des bûchers près du chemin
Au nom d’une foi d’un Innocent
Un pays d’or et de lumière
D‘un manteau de cendres s’est couvert.
Mais ce jour Ermengarde espère
Sur ses plaies souillées un onguent
Comme un miel roux l’apaisera
Elle vient d’apprendre qu’à Tolosa
Sous le jet d’une pierre est mort
Le tyran Simon de Monfort
Je travaille à l'étude d'un castrum du XIè en Languedoc et c'est une formidable machine à remonter le temps. Je vis jours et nuits avec Almodis de Toulouse, Garsinde de Béziers et Ermengarde de Carcassonne. Un pays riche de cultures diverses, celui aussi des troubadours... c'est avant que les armées du Pape de viennent dresser des bûchers.
Poème posté le 18/04/14