L'ours et le lapereau
par Gkak
Un jour au fond de la sierra
Un lapin, un ours s’ennuyaient
Le plantigrade suggéra :
Doux lapereau, si l’on chiait ?
Noble idée! répond le garenne
S’accroupissant au pied d’un tronc
Sitôt dit, sitôt il égrène
Un chapelet de fiers étrons
Le grizzli quant à lui s’enfièvre
Dans un effort très surhumain
Conservant un œil sur le lièvre
Qui déjà se met en chemin
L’ours l’arrête d’une question :
Doux lapereau qui tant frétille
Tout ce qui roule hors de ton fion
Vient se plaquer à tes chevilles,
N’es-tu point marri ni chagrin
Que ta crotte souille ton poil ?
Je m’en moque, dit Cassegrain
Et j’en garde très bon moral
Or sa phrase n’est pas finie
Qu’une patte au collet le pend.
Du propre l’ours a la manie
Il va l’apprendre à ses dépens
Etreignant de sa griffe épaisse
Cette touffe de poils mi-longs
L’ours se la carre entre les fesses
S’en désembourbe le colon
La tournant comme manivelle
Au trou du cul qu’il se nettoie
Mieux que l’ouvrier sa gamelle
En y plongeant tous ses dix doigts!
C’est de la tête aux pieds laqué
Que notre Gringoire mourut
Ayant choisi, pour déféquer,
Une compagnie trop bourrue
MORALE
Un dur t’invite en coup foireux ?
Point n’y consens à l’aveuglette !
Ils sont légions les chieurs heureux
Qui font office de serviette.
Planche dessinée par le grand et redoutable Reiser que je me suis essayé à transcrire en fable ésopienne !
Poème posté le 15/02/16