Le départ
par Guerroua
Aujourd'hui n'est guère comme hier
puisque mon train part dès potron-minet
Il part pour ne plus revenir
ici
dans ces wagons sédentaires
Vieux antres qui n'inspirent qu'un temps mort
Mon train, mon cœur
s'évade ailleurs
pour consommer le restant de ses jours
dans le ravissement des voyages et des découvertes
Il a déjà choisi ses rails
sa trajectoire, son heure pour, enfin, souffler
loin d'une mémoire, la sienne, au passé pollué
Il veut respirer l'air de la liberté
gambader dans la nature
Il veut déserter ce lieu sombre aux couleurs glaçantes
d'incompréhension
de fatigue
et d'insomnie
Car
est-ce vraiment bon pour toujours
qu'un train marche au ralenti
faute du charbon d'amour et d'esprit?
N'a-t-il pas le droit de changer de vie?
Et d'aller quêter sa fortune
parmi des villes plus tendres et sincères
qui comprendront ce qu'il désire?
Poème posté le 14/03/16