L'illumination extatique que connut
Sainte Thérèse d'Avila est devenue
La preuve par le corps que l'esprit nous gouverne
Quand sur la tendre écorce il plante sa lanterne
Dans chaque parcelle d'espace de sa peau
Picotée elle se sent et de son dévot
Chant de souffrance et d'allégresse elle consent
À souffrir le martyr à offrir tout son sang
Pour la victoire divine en son âme allée
Et si les stigmates n'apparaissent pas c'est
Que point n'est besoin d'attester quelque miracle
Qui la rendant nue la donnerait en spectacle
Le Bernin a sculptée son effigie baisée
De l'antique souffle où paraît l'âme apaisée
Tandis qu'ardentes flammes la fondant heureuse
Captent sa jouissance quasiment amoureuse
C'est que l'âme s'incarne au corps et son langage
Passe par les sens et les défait grand tangage
Au bord du vide de la révélation, digne
Témoignage qu'elle meurt pour renaître signe