Mon p’tit soleil, mon p’tit bonhomme
Mon p’tit matelot de bonne fortune
Ma p’tite brume d’automne
Mon p’tit croissant de lune
Combien de maux, combien de tourments
Combien de peines, combien de larmes
Dans tes yeux émouvants
A jamais ont rendu les armes
Viens donc à nouveau
Dans ma main déposer la tienne
Ainsi qu’une plume d’oiseaux
Dans un écrin de laine
Allons à travers les chemins des miracles
Et le bleu plumage des horizons
Ou des ailes effilées sarclent
Les tiges du soleil penchées sur les frondaisons
C’est ainsi que nos jours s’apaisent
Toi, buvant à la fontaine de l’enfance
Moi, aveugle au monde qui pèse
D’innombrables fardeaux de souffrances
C’est ainsi que les jours basculent
Toi et tes yeux d’aurore
Et moi allant au crépuscule
A la fenêtre, le temps, ce chat qui dort.
Mais de cela, soyons oublieux
Accrochons à nos lèvres lisses
Le parfum des roses et le pétale soyeux
Des rouges coquelicots. Mon fils.