Petite philo de l'amour en eux
par Pilar
Être seul(e), sans l'autre, c'est sûrement douloureux !
Trouver l'âme sœur voilà qui fait un être heureux
À partir de n'importe qui... un malheureux,
Un taiseux, un grogneur, un triste désireux...
Être deux, voilà un bonheur bien savoureux
Qui ne tient qu'à savoir apprécier, vigoureux
Joyeux, taquin, amant, philosophe, généreux
Félicité d'autrui, bien-être langoureux
Comme assombrissements et instants coléreux.
Quelle corne d'abondance que la vie à deux !
Mais je m'interroge quelque peu, pointilleux :
Pourquoi la bien-pensance bloque-t-elle sur deux ?
Pourquoi plus de fois ne peut-on être amoureux,
En même temps ? Pourquoi l'amour, multiplieux,
Devient-il immoral dès qu'on dépasse deux ?
Quid d'un amour exclusif, fermé, vétilleux
Vis à vis d'un seul être, fut-il merveilleux ?
On peut aimer dix, cent, mille sans être amoureux...
Ça, c'est bien... mais un tiers ne peut pas, Ô mon Dieu,
Devenir centre intime sans risquer d'être odieux,
Sans qu'on mêle à ceci un penchant luxurieux !!!
Je t'aime, intimement. Cœurs toujours amoureux,
Je pense que nous sommes, l'un de l'autre, très heureux.
Et je l'ai croisée, me suis noyé dans ses yeux
Et je l'aime, intimement, comme un amoureux !
Je voudrais qu'elle soit là, heureuse avec nous deux.
En quoi ouvrir le cercle serait-il monstrueux ?
Elle n'est pas rivale, passe-temps luxurieux !
Oui je l'aime, à vouloir la toucher, désireux,
À vouloir la connaître, l'alléger un peu,
La couvrir de tendresse, d'émotion, généreux.
Et je sais que tu l'aimerais, d'un amour bleu,
Noble, enrichissant, teint de rose camaïeu
Comme celui que je lui voue, mélodieux.
Le véritable titre est bien sûr un alexandrin... mais je ne peux le corriger : Petite philosophie de l'amour en eux
Poème posté le 05/09/16