Corrosion
par Roland
Le ciel était semblable à des fumées d’usine
Chargé d’inquiétude. On eut dit d’un linceul
Jeté sur les chemins silencieux. Et seul,
J’égarais mes pas dans la ramée purpurine.
Déjà, quelques frimas avaient taché de rouille
Le feuillage alangui tombant comme des pleurs ;
Des regrets, aux aguets, retenaient leurs douleurs,
Mais où donc est l’amour ? Où donc est sa dépouille ?
Et l’horizon drapait d’immense solitude
L’Azur tel un suaire en des cieux éplorés,
Sur la fresque du temps aux reflets mordorés
Des pâles destinées et de leur finitude.
Tout se corrode, les êtres, les choses, tout !
C’est la saison des murs abandonnant leur croûte
Et leurs gravats le long d’une improbable route
Aux larges nids de poule, allant on ne sait où.
Poème posté le 28/12/16