Une douce lumière bleutée
arrose les squelettes des arbres décharnés.
Ils se dressent là, à l'orée du bois.
Ombres endeuillées saisis de froid.
Une légère bise glaciale
réveille la forêt d'un baiser matinal.
Arrachée aux branches rachitiques
la feuille plonge en chute fatidique.
Sur les eaux noires et calmes de l'étang
naissent des plaques d’une glace immaculée,
sur lesquelles dansent des fumeroles isolées.
Alors les silences s'évadent vers le néant.
Le roseau piégé s'est figé dans une gangue.
Le merle entonne son dernier chant.
L'écureuil cache son dernier gland.
Le soleil offre de frais rayons perçants.
L’automne quitte la lisière en divine,
me regarde de ses yeux tristes et livides
S’enfonce lentement dans les eaux limpides.
Au loin, les nuages du nord dévalent la colline.
Loïc ROUSSELOT