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Tentation
par Ecrivain en herbe


Un soir de pluie, Un bar un peu glauque ; Le patron s’ennuie, Ma voix est affreusement rauque. Ma femme m’a quitté ; Je suis un bon à rien, Tels étaient ses propos aiguisés, Balancés à ma gueule de chien. Le patron baille, le zinc est mort ; Et moi, je ressasse mon désarroi ; Avais-je vraiment autant de torts Pour qu’elle soit si déçue de moi ? Je ne saurai sans doute jamais. Les yeux embués par l’alcool, Ma vue et mes pensées allaient Du zinc à la porte, de la porte au sol. Huit verres déjà à cuver Et personne pour partager ma peine. Le patron regardait l’heure tourner Et moi je reniflais ma mauvaise haleine. Toujours au comptoir, je lorgnais les tables ; Il fallait arrêter la beuverie… Mais pourquoi pas s’adonner au diable Jusqu’à tomber en catalepsie ? Oh…..un verre…. c’est rien… Et un autre derrière non plus… Toute manière pour moi c’est la fin Allons donc explorer l’inconnu. Encore un p’tit canon Et on dira que c’est l’dernier Allez…., faites partir patron… C’est ma dernière tournée ! Soudain, ma vision se brouille, Un rictus sur mon visage ; Le patron me tend une serviette que je souille. Je vomis ; j’ai trop bu, c’est plus de mon âge. Je dévisse du tabouret haut, Je titube, je divague, J’implore le Très Haut. Trop tard, je m’écroule, les yeux dans le vague. J’ai forcé la dose, tenté le démon ; Mes yeux se ferment, mes oreilles aussi ; Des paroles lointaines du patron, Plus de force, plus de réaction, je m’évanouis. Sans doute mon compagnon d’infortune Tente de me ramener à ma triste vie ; Je ne sais pas ; je suis déjà parti au-delà de la Lune, Dans une contrée inconnue autant qu’infinie. J’étais malheureux, oublié par ma moitié, Une femme parfaite pour moi Mais apparemment pas la réciprocité ; Pour elle j’aurai fait n’importe quoi. Preuve en est, elle est partie Je n’ai pas voulu la retenir, J’ai préféré venir enfouir mon chagrin dans le whisky Alors que je savais que je pouvais en mourir. Mes derniers examens étaient mauvais, Elle n’a pas compris, elle a préféré occulter Son train de vie lui était essentiel et elle l’aimait Et moi, même si je l’aimais elle, c’était trop me demander. La force me manquait, elle ne l’a pas perçu ; Elle restait dans son monde parfumé, Tandis que moi, je me battais et j’aurai dû Lui dire clairement qu’il fallait m’aider. Au lieu de çà, j’ai laissé faire Me disant que si ses sentiments étaient pareils aux miens, Elle finirait par comprendre et se satisfaire D’être simplement à mes côtés, être mon soutien. Elle n’a pas compris et elle est partie ; Alors malgré ma santé chancelante, j’ai provoqué le destin Et les verres de toutes sortes m’ont suivi Seuls amis que j’avais contre ce dédain. Et là, je me vois, moi, gisant par terre Dans ce troquet miteux et sans âme Je lévite, aussi mobile en l’air qu’inerte à terre ; Soudain, je réalise que de mon être, plus rien n’émane. J’ai combattu longtemps, tellement et si fort A essayer de survivre pour être avec elle Mais ce soir, c’est le terrible coup du sort La tentation d’un verre était pour moi essentielle. Je savais ce que je risquais, le mal dont je souffrais, Que tout ca n’était inéluctablement pas compatible, Mais qu’avais-je à perdre désormais ? J’ai cédé, j’ai essayé, et en cette nuit, du tentateur je fus la cible. Au final, cette mort redoutée de tous, cette mort n’est rien ; C’est doux, c’est léger, c’est une délivrance ; Ma femme, mes soucis, à présent sont très loin, Et la tentation fut ma chance.

Autre thème imposé ;)

Poème posté le 08/04/17


 Poète
Ecrivain en herbe



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