Un frais soleil se lève.
Là-haut sur la falaise
Une nonne nue immobile
Assise sur le calvaire,
Contemple la scène.
Jusqu’au-delà de l’horizon,
La mer s’est retirée,
Désertant la grande plage.
Une chorale de femmes habillées de noir,
Les pieds nus sur le sable,
Entonne une oraison.
C’est le chant de la mer
Qui tourmente les âmes damnées en enfer,
De ceux qui périrent, ici, naguère.
Une magnifique créature
Enveloppée d’un voile blanc,
Danse face au cadavre décomposé d’une enfant
Qui tient en laisse un goéland.
La folle désarticulée
Se frappe la tête sur les rochers.
Se relève et sourit.
De ses lèvres violacées
Elle distribue, au vent, ses baisers.