Le cimetière du matelot.
par Rousselot
C’est un lieu bien vivant
L’estaminet du matelot.
À chaque recoin son bibelot
Souvenir d’un voyage du levant.
Souvent enfumé et bruyant
Un regard, suffit, plongé
Dans le décolleté courtisé
Trop longuement prolongé
Pour que l’orage tourne à l’ouragan.
Les forts en gueule sortiront les surins !
Que diable ! Il ne faut pas faire chier le marin !
Il ne restera que des débris d’épaves,
Fêtant réconciliation en conclave
Sur le zinc, la bouteille à vider
Est le phare du matelot échoué
Préférant les draps humides du fossé
Aux doux et chauds de sa belle négligée.
Le matelot meurt rarement en mer.
Héros malheureux de sa propre misère
Il fait de son bistro son cimetière
Par abus de bière, il finira en bière.
Loïc ROUSSELOT
Poème posté le 13/06/17