Pluies déferlantes
Sillonnent sur ma peau,
Elle pleut de sa pluie,
Gouttelettes bien dolentes,
Dégoulinent sans fin
Trouvant le chemin
D'un ru désapointé
D'avoir l'été séché.
Que de pleurs
Pour soulager cet abandon,
Qui ne fait rebonds.
La colline pleure et décline
Vers d'humides vallons
Recouverts par l'Aquilon,
Où se cache la jouvence
De cette tendre enfance?
La vie n'est point seules prévenances,
Combien sont lourds les jours d'absences!
En quête de connivences,
De petits pas , je m'avance,
L'aquilon vif me devance
Me poursuit avec insistance,
Mes cheveux ruissellent en abondance,
J'ai sur le cœur, tristesse qui s'amoncelle,
Vais-je refermer ce triste cœur
Où l'amour plein s'amoncelle?
Je divinise toutes les beautés,
De leur chemin , je ne peux m'écarter,
La vie se désire jouvencelle,
Elle est si belle parcelle
Où s'épanouit le frais lilas
Qui devance de très jolies pas,
allons pluie , n'insiste pas
Je ne t'emboiterai pas le pas,
J'ai le cœur trop chaud
Palpitant d'un amour divin,
J'y recherche tant le serein.
Ô, temple de la nature
Ecoute mes désirs,
Murmure en mes soupirs,
Amoncelle , le bleu de l'azur
Que lui aussi me murmure
Tes chants éparpillés dans la nature,
Je suis de nature fulgurante,
Et rugit parfois ma déferlante,
Mais combien mon âme est aimante
Eclairée par les couleurs du temps,
Accorde-moi les tons frais de l'amour,
Car je voudrais bien en faire le tour,
Descendre du haut de cette isolante tour,
Perdre cette impression de vide,
Avant d'être envahie de rides,
Que se déplisse ma peau
Par le chant des oiseaux,
Que la nature fleurissent
De tous ses délices...
Eté , ne peux - tu prolonger ta saison,
Avant que je ne perde ma raison,
Apporte donc ta jolie floraison,
Avant que se défleurisse mes saisons,
Que je profite de tes belles alluvions,
Déposées par la source de mes désirs
Et abstiens- toi de soupirs,
que je ne reparte à la dérive!
Un temps de trêve s'impose
Quand l'humeur indispose,
Tu as seule ce pouvoir
De nous baigner d'illusoire,
Ne prolongeons les incartades
Qui recouvrent de brumes épaisses,
allons vers les douces arcanes
Qui m'éviterons de porter cannes,
Retrouvons les prouesses de nos jeunes années,
Evitons d'enclencher la paresse
Qui sur le temps s'est portée,
Que se prolongent les moments de tendresse,
Toujours présents , à notre portée,
Et que continue le chant d'espérance,
Qui nous apporte bien libre délivrance!