La tzigane
par Jpfras
Sur le parking du supermarché
Je descendis de l'auto-cité
Le temps de prendre mes doux objets
La tzigane, aux longs cheveux de jais
M'avait pris la main et l'osculta.
Sa voix teintée aigrelette chanta:
"Amour envolé, gaspillage !
Masques de No, pas vraiment sages,
Jours de gloire en bistre sombre
Dans les méandres et les ombres
En chute : trop de fond, ensevelis.
L'amour s'est réfugié dans les plis
De ton abîme, manteau secret.
Nul besoin d'oracles pour une plaie.
Le flux s'est égrainé, pauvre espoir
Asséché , oasis sans miroir."
Son visage buriné d'Andalouse
Riait, notes rosée de Blues.
"Malgré ce passage si brûlant
L'avenir saura être brillant.
Tu étais triste, petit prince,
Et ton allégresse s'émince,
Mais tes sentiments sont justes et droits
Prêt pour accueillir comme tu le dois
Une autre sublime déesse,
Germée pour toi et tes caresses.
L'apparence plastique se bouloche
Au gré du temps et des ricoches.
Alors sers toi de l'expérience
Des maux, des troubles incidences
Pour repartir d'un pied nouveau,
Ton orgueil rangé dans son fourreau."
La gitane partit avec la pièce
D'argent. La lumière devint épaisse.
Jean Pierre Fraselle
09/ 2017
Poème posté le 04/10/17