Et même au-delà du miroir …
par Rimatouvent
Elle avait un amant friand d’imaginaire
Pour qui le temps ne comptait pas
Tant galant que précis dans le préliminaire
Il savait charmer ses appas.
Dédaignant les brouillons et le rite banal
Il montrait sa délicatesse
Obéissant, câlin, il était magistral
Pour préméditer une ivresse.
Il ne faut pas cacher que cet appel des corps
Par le cœur commençait sa route
Que s’était fait tout seul, l’initial effort
Vers un sentiment qui envoute.
De leurs communs désirs l’approche incendiaire
Les mena aux béatitudes
La passion devint leur seule conseillère
Aux érotiques attitudes.
Si bien que dans l’étreinte étant en harmonie
Lors de l’extasiant effort
Ils conçurent en commun la folle symphonie
Où deux plaisirs ont même accord.
D’abord le temps n’eut pas une triste influence
Sur les moments d’enchantement
Puis les années passant la charnelle alliance
Fit leurs doux travaux moins fréquents.
Elle eut donc un amant friand d’imaginaire
Qui dut se soucier du temps
Certes il savait toujours préméditer et plaire
Mais il se faisait moins fréquent
Grande tendresse accompagnée de son savoir
Suscitait quelque gourmandise
Mais une fois rempli le plus plaisant devoir
Il ignorait la récidive.
Et de douceurs peu fatigantes mais habiles
Ils se ravissaient plaisamment
L’âge ne tue pas les idylles
Quand l’amour se fait permanent
Puis vinrent les années où les corps moins charnels
Ne pouvaient bannir les envies
Mais seuls leurs cœurs avaient les rêves sensuels
De fulgurances assouvies.
Enfin vint le passage où enchanté de souvenirs
L’amour ne tourne plus de page !
Quand l’un a disparu, et ne peut revenir
L’autre attend le même voyage.
Poème posté le 11/10/17