Et la Terre deviendra Soleil
par Pilar
L’amour n’est pas mettre un machin dans un bidule,
L’amour est liberté frénétique
Qui grave de sa marque en lettre d’or inaltérable chacune de nos cellules.
J’imagine la nuée de pétales qui s’envolera à ma mort,
Vers la souffrance de l’humanité pour l’adoucir,
Vers toi aussi qui ne reçois pas mon présent.
J’imagine le tombereau de poudre d’or légère,
Que j’amasse encore et sans cesse pour toi,
Que les chaos de la route disperseront à tout vent
Quand la faucheuse traînera ma dépouille sous terre
Croyant naïvement pouvoir enfouir tout cet or.
L’amour ,c'est l'hydromel divin que les humains ont inventé.
Dieu avait semé un grain en nous dont il ignorait le sens,
Son Fils en a fait l'expérience,
Et nous, pauvres de nous, nous le bafouons sans arrêt !
Certains se flagellent en son nom ne voyant qu’une couronne d’épines,
D’autres le combattent sans autre raison que des dogmes à la con
Certains encore le forniquent dans la vulgarité
C'est pourquoi il se transforme en haine violente
Haine qui se déchaîne sur nos chaînes et nous enchaîne,
Égarant les plus faibles qui le décultivent en lui faisant porter la croix
Sollicitant les plus forts qui le relèvent sans cesse
Essuyant son noble front d’un geste sincère...
Reçois malgré toi tous ces baisers que je disperse au vent,
J’en regorge, j’en transpire, j’en embaume le monde,
Feuilles d’or que j’émiette pour les multiplier
Et que j’éparpille sur les chemins ensoleillés de cet automne radieux.
Sans bruit, et sans retombée...
Légers, ils flotteront le temps qu’il faut pour te trouver
Et t’habiller de leurs caresses innocentes ici et brûlantes ailleurs.
Je t’en prie, laisse-les fleurir en trouvant ton eau,
Ils porteront un jour leurs fruits.
Ils fermentent en moi à foison
Générant une insupportable pétillance !
Mais le processus est lancé, je ne peux l’endiguer.
J’ai envie d’aimer la terre entière...
Il n’est plus de regards dans lesquels je t’appelle,
Il n’est plus de sourires où je te reconnaisse,
Il n’est plus de nuit où je m’éveille
Sans que la première pensée soit pour toi,
Il n’est plus de journée où tu sois absente.
Mais tu n’es pas là
Et je me consume d’amour
Épuisant en pétales verbaux
Des ardeurs incomblées,
Des sourires inassouvis,
Des joies non vécues.
Si chacun aimait comme je t’aime
La Terre deviendrait vite un soleil...
Poème posté le 15/10/17