Satori
par Mido
Shizuoka. La brume envoie
Sur la ville un voile de poudre
Que le soleil voudrait découdre…
Comme moi, il cherche sa Voie !
La crête du FujiYama,
Cheveux blancs bleuté, s’ennuage,
Un cerisier, rose, en feuillage,
Bruit… et se tait, quand Mishima
S’agenouille et dit Hajime * !...
Avant d’entrer en vigilance
Dans mon clair obscur de silence
Sous mes yeux à demi fermés
J’enclos, dans un dernier regard,
Les lignes du Mont, sa droiture,
La dignité de sa posture
En m’inclinant avec égards
Devant l’icône vénérée
Symbolisant tous les mérites
De la pureté, de ses rites…
Et lui dédie, à voix feutrée,
Les matines du méditant :
« Puisse mon corps, en son assise,
Refléter l’attitude exquise
De ton ancrage dans l’instant,
Puisse le feu de mon esprit
S’apaiser, comme tes entrailles,
Réconciliées en tes murailles
Donnant au calme tout son prix ! »
Un moine prieur me sourit,
- Bienveillante empathie des temples ! –
Puis chacun s’abstrait et contemple
L’expérience de satori **.
* Hajimé != Commencez !
** Satori = Eveil spirituel
Poème posté le 18/10/17