Lettre à un beau père
par F.Lo
par F.Lo
J'hésite à vous rejoindre à table...
Après tout, ne suis-je de ceux
Qui n'ont le travail pour enjeu,
Vivant au crochet des notables ?
Je ne suis qu'un sale chômeur,
Ceux-là qui ruinent la société,
La même qui a rejetté
Mes tentatives de labeur.
Mais toutefois si je le puis,
Je vous ferais bien la remarque
Que si vos carrières se démarquent,
Vous lui avez coûté aussi.
Je n'ai de vertus militaires
Ni de retraite à cinquante ans,
Tout ce que vous êtes à présent,
Mérite aussi des jets de pierre.
Loin de moi les idées
De vous ouvrir la prison
Où s'enferment vos pensées.
Demandez juste pardon.
Quitte à parler de ce qui fache,
Votre femme était au foyer,
Et de sa vie n'a travaillé
Guère plus que moi, que je sache !
Quand votre fille gagne un salaire,
Je me fais l'âme parasite
Comme un cancer qui s'invite...
Ce que vous dites par derrière !
La démarche vous est complexe
Quand les rôles sont inversés.
Il vous échoit de méditer...
C'est ça l'égalité des sexes !
Je suis de bonne volonté,
Et je me refuse à toute aide,
Et même si la pente est raide.
Ca vous ne pouvez l'ignorer !
Si votre ouverture d'esprit
Rappelle aux principes ancestraux,
Sachez que vous n'êtes de trop
Aux absences de ma vie.
La société de vos vingt ans
N'est plus qu'un lointain souvenir,
Il est des guerres qui empirent
Des choses plus dures à présent.
Vous ignorez ce dont vous parlez.
Quand on signe à peine majeur,
C'est pour une vie de ferveur,
Et pas pour les joies du privé.
Je vous salue bien bas, beau père.
Moi, je n'oublie pas le respect.
Ni votre égo démesuré.
Je vous laisse à vos chimères.
Poème posté le 03/01/18