Rien ne m'oppose à toi, belle,
Mais je préfère à assouvir,
Faire naître le désir
Plutôt que de brûler nos ailes.
Rien ne nous oblige aussi
Les affres sombres de luxure,
Les avenirs on ne peut moins sûrs,
Et la promesse de l'incendie.
Mais de tout feu je brûle pour toi.
Dans tes yeux reflètent vaines,
Les mille douleurs d'une même peine,
D'un abandon si loin déjà.
Il ne m'est choix qu'un seul exil,
Quand à l'affront d'un coeur battant
Je ne serai que remplaçant
D'un homme qui fit ton idylle.
Entre les feux des deux camps
Je demeure impassible.
Qui de la mémoire ou du présent
Gagnera cette guerre impossible ?
Nulle violence, la place est prise.
Comme le temps est bon remède !
Un autre viendra à ton aide
Le jour passé de ces heures grises.
Ma patience pourtant n'est plus.
Lâche, je tire ma révérence,
Quand, accablé par l'évidence,
Je ne serai le seul déçu.