Descendre l’automne ainsi qu’un troupeau de bisons
Fonçant aveugle, de brumes sauvages le poitrail orné
Brutal et libre, au retour d’un éboulement d’horizon
Remonter ainsi qu’une force d’alevinage le torrent glacé
Sans autre vain destin que d’aller à l’aube vernale des temps
Sans autre vain destin que d’aller à l’aube vernale des temps
Sur les sentiers ardus des glaciers où les vents s’arc-boutent
Fous et hurlants, et des siècles lointains d’où elles descendent
Des traces d’ours creusées dans nos sangs reprendre la route
Remonter l’arbre de la vie où les flots de gènes se fendent
Où l’herbe gelée dans les chairs maigres des hardes s’ébroue
Et comme au loin, au bout du chemin les chiens hurleurs
Harcèlent le ciel, à l’autre impassibles regardent les loups
Entre eux de beaux peuples anciens portent hautes leurs lueurs