Solitude
par Joachim
Sur le sentier tracé tu marches avec moi,
Mon ami de toujours toi qui fut toujours là
Dont seul les bras sans cesse ont été mon refuge
Oh toi qui fut mon toit lors des nombreux déluges,
Ah je nous vois encore petits et enfantins,
Innocents et rêveurs jouant dans le jardin
Sous l’herbe verte alors nous étions ingénus
Deux gamins souriant à l’avenir perdu,
Depuis plus jamais nous nous sommes éloignés
Partout où je vivais tu étais mon allié,
Ma cachette secrète où je pouvais le soir
M’endormir gaiement à l’abris des regards
De ton silence froid je me souviens la peine,
Tu écoutais des nuits mes angoisses malsaines
Nous avancions chacun sous la pluie incessante
Cet engrais du jardin dont le fruit t’alimente,
Et nous voilà tout deux déjà jeunes adultes
Loin du vert, des cris, seuls les nuages s’exultent,
Ah ils ont bien grossi eux aussi ces nuages
Depuis notre rencontre, ils ont noirci des pages,
Partout leurs poisons noirs ont ravagé les pins
Colorant peu à peu l’espace et la nature
Du sang se déversant par l’immense blessure
Que l’orage a creusé dans le petit jardin,
Il ne reste pas grand chose de l’herbe verte,
Et des rires d’enfant qu’écoutait l’alouette
Où perchée sur sa branche elle pouvait alors
Vers les cieux le matin prendre son libre essor.
Que le monde a changé quand je revois l’image
Sur le sentier glacé où je marche avec toi
Toi qui m’accompagna à chacun de mes pas;
Fidèle compagnon de mes nombreux naufrages,
J’entends ton nom, ami, sur la pente qui s’affaisse,
Oh toi mon bel ami, mon ombre, ma Tristesse.
Poème posté le 02/05/15