Théodule, Charlie... et nous autres, spectateurs...
par Candlemas
A la commission Théodule
On tergiverse on temporise
On enfarine les crédules
A coups de médias et de crise
Cinquante têtes édentées
Branlent du chef en majesté
Par une lettre certifiée
Elle a reçu autorité
Décrets, circulaires, ordonnances
L'agitation jamais ne cesse
Dans ce haut-lieu d'incompétence
Chargé de bien servir la messe
De plus fins tirent les ficelles
Usant d'adresses et d'influence
Pour bien remplir leur escarcelle
De voix d'argent et d'obédiences
L'énarchie est à la manoeuvre
Sur grand écran, live ou twitter
Elle nous markète ses couleuvres
Et se présente en serviteur
De tout savoir jamais ne doute
Elle est l'élue de sa naissance
Formatée au costard proutprout
Emondée de toute conscience
Elle ambitionne le perchoir
L'encens des laquais et crampons
Et ne craint rien tant que déchoir
Trimer obscur dans l'entrepont
Alors elle déploie ses talents
Ses solutions lyophilisées
Pour contrer le trousse-galant
Mais aussi capitaliser
Certains trahissent le sérail
Prétendent sauver la nation
Agitant leur épouvantails
Ils nourrissent les frustrations
D'un vieux pays ankylosé
A la recherche de leaders
Et qui ne cesse de gloser
Au lieu d'affirmer ses valeurs
Nous nous sentions tous des Charlie
Consciences au milieu de la page
Tant que nos âmes ramollies
Fraternisaient avec courage
Mais le doute a refait surface
Rejeton de nos injustices
Nous renvoyant en pleine face
De nos exclus les cicatrices
L'humanité est un effort
De chacun dans son quotidien
Pour renoncer à son confort
Et manifester son soutien
A ceux qui s'engagent et témoignent
Contre l'extrémisme et la peur
Mais aussi à ceux qu'on éloigne
Livrés à des slogans trompeurs
Reprendrons-nous des moyens d'être
Autres que simples spectateurs
Bien au chaud derrière nos fenêtres
Sans compter sur les prometteurs ?
Sommes nous prêts à renoncer
A l'amour de la servitude
Qui nous évite de penser
Au-delà de nos habitudes ?
Citoyen, lis Aldous Huxley
Assume ton contrat social
Et lève le bout de ton nez
De ton sitcom dominical
L'Etat c'est moi disait le roi
Et la liberté se mérite
La démocratie ne s'octroie
Pas par le coeur d'un sybarite
Pour Louis, votez un... pour Théo, votez deux... Pour Marine, votez trois... pour Charlie, votez pluriel...<br />
Et pour demain, quel est ton choix ?...
Poème posté le 11/02/15