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Miroir Sacré
par Polymnie2


(suite de l'œil)) On ne peut extraire de l’œil un tout fignolé sans le rendre aveugle des beautés. Est-ce l’œil qui extrapole ? ou est-ce la beauté qui s’impose ? Véritables jeux de rôles, entre le talent, l’art et le miroir aux Emotions. Ce dernier est primordial à devenir sacré. ------------- L’œil sens immatériel réel berceau de larmes Où se lève et se couche un infini suprême Capte le lumineux des sentiments extrêmes ; En ces mille vertus le silence désarme. Les yeux couleurs du temps épousent les saisons ; Quand noir prévient l’orage, ou vert le fin gazon, Bleu la clarté du ciel, tout en marron l’automne, Les miens sont vert-de-gris sur les tiens noirs, entonnent. Mais qu’importe leur teinte en repeignant l’aurore L’important se perçoit tout en reflet se voile D’un baiser effacé en stigmates sur toile Dont la fragilité perdure, existe encore. Sur ce drap de douceur c’est ton corps qui se couche, Qui passe patiemment la couleur de ton âme ; C’est le grain de saveur que tu poses par touche, Croise les fils amants débordant sur la trame. Si les goûts et couleurs ne se discutent pas Le ressenti de l’âme aiguise le compas Et reproduit enfin le vif ressuscité Sur tableau ou papier au pinceau-encrier. L’œil tout nu et tout seul, le superbe atrophié, Ne serait plus miroir mais une simple glace Sans revers de médaille immaculé sans trace, Il verrait en aveugle en naïf familier. Ce guide émotionnel se décoiffe d’entrée Orchestre l’Absolu, Ô sensibilité ! Se dresse survivante et dessine d’emblée En des sens figurés, mots d’immortalité. Quel langage imposant serein plein de merveilles Ces yeux en disent long et cependant sommeillent ! Ô Toi, Miroir sacré, ne sois pas éphémère Protège en mon regard la prunelle ouvrière ! Polymnie2, ce 7 mai 2015 J'ai fait ce poème, suite au texte ci-dessous, figurant sur forum, (texte long) au mois de mars 2015. Le Peintre ou le Poète Deux arts qui se complètent. Les pinceaux pleins de couleurs, l’artiste peint cœur sur la main ; le poète, main sur le cœur joue sur la couleur des mots, écrit en encre de soie et lit tout haut, c’est déjà un haut de gamme. Sensibilité à fleur de peau sur parchemin désarme. Lequel choisiriez-vous ? Celui sur lequel se verse une larme, ou l’autre qui frôle un baiser qui s’efface ? Un seul et même reflet, celui de l’âme. La barre, toujours la même, placée très haut : Sensibilité à fleur de peau ! Deux arts se complètent mais ne se comparent pas. Seuls les moyens sont différents. Les « pinceaux » ne sont pas les mêmes. Si les nôtres font les pleins et déliés, puisent dans nos têtes les idées et déposent sur papier l’esprit, les leurs s’arrêtent sur la palette puis se fixent. C’est tout un murmure en sous-sol qui repose en douceur et pose la couleur des états d’âme du peintre. C’est merveilleux pour celui qui sait faire planer le doute en fines touches, travailler en transparence pour faire vivre un sentiment, embaumant sa toile d’un parfum délicat. L’œil est attiré tout d’abord, par l’ensemble, l’équilibre des couleurs, la douceur des tons, un mélange reposant ; puis, se rapprochant, le regard pèse et soupèse la richesse du talent. Quand je dis que ces deux arts se complètent c’est dans le fait que sur un tableau manque le mouvement dans sa continuité. De plus, il semble impossible de peindre toutes les beautés intérieures ; seules certaines dominent en expressions extérieures. De part ces faits le peintre se trouve limité dans ses créations, toujours si l’on fait un rapprochement avec l’art d’écrire. Alors que, le poète est plus précis dans les sensations. Il rend vivante une pensée, et même un sentiment qui ne fait que passer tout en étant en mouvement. Un paysage remue, une feuille tremble, une âme est émue. Une main tremblante vous est tendue, et change votre visage sur elle suspendue… Le rêve devient réalité. Il « dessine » aussi mais surtout, des mots et des expressions accrochés à son « pinceau », des duos chantants, des bruits inquiétants. Il y a chez le poète l’art de refaire vivre le souvenir comme une histoire unique revécue sur le vif. Sur sa « palette » s’agitent les sens figurés qu’imagent au plus juste l’exactitude de la véracité ; s’y ajoute la finesse d’esprit prenant les reflets de la douceur d’une aquarelle. Son œuvre se lit, se communique, se retient mais surtout se vit. Le partage est plus étroit, plus sensible. Une peinture est regardée, ’admirée jusqu’à l’extase, mais contrairement au poème, s’impose en certains cas, sur les grands sujets sans en « arrondir les angles ». Son pinceau s’arrête à l’essentiel ignorant les détails selon le style, les goûts et les couleurs. A chacun son choix. Disons aussi, qu’il expose son œuvre telle. Seul, un expert en la matière peut l’évaluer à sa juste valeur. Un poème anticipe sur la peinture et termine par une « touche » finale englobant l’essentiel proposé ; s’ajuste parfois d’une pensée personnelle, mais rapide, évasive, comme une ombre, en éclair une âme passe. Il laisse au lecteur, sans rien y changer, le choix de l’interpréter différemment surtout lorsque domine la sensibilité. En conclusion, ce qui manque à l’un, l’autre le donne et vice versa. Deux arts se complètent mais ne se comparent pas. A chacun son art. Polymnie2, ce 6 mars 2015



Poème posté le 07/05/15


 Poète




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