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Dancevoir
par Tofka


La brume coule sur les flancs de la colline endormie caressant les girouettes soudain frémissantes. Exhalant leurs blanches volutes de tiédeur dans l'air froid de ce matin d'automne, les hautes cheminées des logis à peine réveillés, pointent vers le ciel leurs coiffes de zinc. Blotti au creux des murs de pierre de ma maison, j'entends tinter les cloches des vaches dans l’étable de la ferme voisine. Impatientes de retrouver encore une fois la douceur de leur pâturage avant la rigueur de l'hiver, elles s’ébrouent doucement, panse contre panse, cils contre cils. Ont-elles rêvé de galops effrénés, de siestes apaisées ou bien des mamelles de leur enfance ? Montre nous le chemin de nos herbages semblent-elles me répondre, et nous te conterons les songes qui nous habitent chaque nuit. Le mystère de nos âmes qui se cache au fond de nos grands yeux noirs, nos joies et nos peines, nos larmes aussi. Viens et nous te suivrons au bout du monde. Ouvre ton cœur et Viens ! Mémé est réveillée. Je l'entends pester après cette jeunesse paresseuse qui sans pitié pour ses vieux os a laissé la vieille cuisinière à bois s'endormir à tout jamais… Moi je suis au pays des vaches, bien caché au fond de mon édredon. Au diable la cuisinière, c'est décide je fais le mort ! Trop tard ! J'entends grincer la poignée de porcelaine. La porte s'ouvre .Je ne respire plus. Je… - Allez mon petit, Il est l'heure de se lever. Je t'ai préparé ton petit déjeuner et si tu tardes trop, à force de bouillir ton lait se sera complètement transformé en crème ! Debout ! Pfff ! C'est cruel une grand-mère ! C'est vrai quoi, je suis en vacances moi et puis, et puis...De la porte laissée entrebâillée, une odeur de pain grillé envahit soudain mes narines tandis que le cliquetis métallique d'une cuillère dans son bol accompagne les grésillements du vieux poste à galène trônant sur la table de la cuisine. Et voilà, c'en est fini de mes envies de grasse matinée. Le monde est vraiment sans pitié pour les enfants transis et en mal de temps à perdre. Tiens ! Voilà que je suis debout, fier dans mon pyjama d'avoir lutté longtemps pour ne pas céder aux appels tentateurs de la gourmandise. Je m'avance lentement vers la source de ce charivari matinal, histoire de montrer que rien ne peut me détourner de la pénible voie empruntée par le sage chaque fois qu'un choix difficile se présente à lui. Bref je me précipite à la cuisine prêt à tout pour défendre cette obole matinale me revenant de juste droit ! On ne sait jamais, un ami aussi adepte que moi du lever-tôt, pourrait bien passer et se voir prendre en pitié. Une bataille de si bonne heure gâcherait certainement mes vacances sans parler du fait que, toute raison gardée, le remord ne m’étoufferait pas plus longtemps que le temps d'avaler mon chocolat fumant. Très préjudiciable à l'amitié et surtout à l'image de son ego, la colère n'est maîtresse que de douleur, enfin, c'est c'que disent les vieux. Moi...je suis jeune ! ...à suivre



Poème posté le 03/06/15


 Poète
Tofka



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