Ambiance
par Ruben
La pendule, éternelle bavarde,
Dénonce chaque heure qui s’attarde.
Son carillon donne la mesure du temps,
Emplit le salon de son diapason impénitent.
Dans un fauteuil en moleskine,
Un chat à la robe arlequine
Se prélasse, baille et étire sa carcasse.
Son œil dédaigneux, perspicace,
Se moque des tableaux aux cadres vermoulus,
Portraits d’ancêtres aujourd’hui méconnus.
Une femme en chapeau au regard sévère
Voisine avec un homme en tenue militaire.
Dans son coin, une cheminée murmure,
Sa flamme projette nos ombres aux murs.
Au dessus de son manteau de marbre noir,
Fixé sur la hotte, trône un miroir.
Immense miroir qui bisse le salon
En un étrange lieu double et oblong.
Devant lui, sur un socle de terre cuite,
Comme pour honorer d’anciens rites,
Un bâtonnet d’encens diffuse ses vapeurs,
Volutes légères au parfum exotique et racoleur.
Sur une commode aux tiroirs en embonpoint,
Cachant quelques secrets dans leurs recoins,
S’éparpillent objets et souvenirs précieux,
Plusieurs photos d’enfants aux regards malicieux.
Posé en son milieu, un petit vase de Chine
Accueille un bouquet d’œillets et d’églantine.
Cette ambiance calme et sereine
Est un havre à deux pas de la Seine.
Fermer une porte sur le connu, ouvrir une autre porte sur l'inconnu !
Poème posté le 21/08/15