Public Averti :Faut-il admirer Gräfenberg
par Rimatouvent
On fait fond de commerce avec tout de nos jours
Et du père Gräfenberg on vendit le point G
Que la chose existât plut tant aux troubadours
Que son argumentaire en devint partagé.
Nulle étude ne vint confirmer l’hypothèse
Qu’une zone érogène ait un point si précis
Que les femmes adhérant à une même thèse
Aient un même dessin de l’interne pays.
Ni la biochimie et ni l’anatomie
D’études sérieuses n’apportèrent un savoir
L’idée quoique plaisante n’était que théorie
Le point n’existe pas, mais la zone… Il faut voir !
Car ce n’est pas d’hier qu’un espace érogène
Permet à toute dame un voyage certain
Mais la diversité rend très hétérogène
Le lieu où le plaisir peut devenir soudain.
La seule chose sure est que les dames aimant
Se plaire solitaire œuvrant en leur nature
Ont trouvé de tous temps un endroit s’enchantant
Des douceurs bien placées au sein de leur parure.
Inventer un point G ouvre une porte ouverte
Depuis longtemps déjà en cherchant le plaisir
On fit du lieu exquis la belle découverte
Les siècles précédents connaissaient le désir.
Des recueils de conseils au rôle initiatique
Eurent il y a longtemps déjà un franc succès
Gräfenberg eut alors passé pour un comique
Les amants de l’époque exploitant cet accès.
Illustré de dessins ne prêtant pas au doute
L’ouvrage commentait la recherche menant
À la zone où les doigts trouvant la bonne route
Enchantaient le secret solitaire et gourmand.
Aux dames qui étaient curieuses de tout
Il enseignait, sans fard, la chose naturelle
Pour trouver le chemin qui plaisant à leur goût
Enchantait le relief d’une main sensuelle
Choisir une posture était un préalable,
Il fallait infléchir les jambes et les genoux,
Une autre position tout aussi confortable
Accroupie ou assise, c’était selon le goût.
"Avec un doigt ou deux, entrant dans le conduit
Cherchez sur son devant une zone moins lisse
Connaissez sa surface et l’effet que produit
La caresse suivie allant jusqu’au délice".
L’agrément ressenti donne l’exactitude
De la zone accueillant le geste caressant
Il n’est besoin alors que de sollicitude
Pour mener au sommet le délire naissant.
On ne savait alors que la zone sensible
Du délicat satin rose endroit de délice
De nature identique à cette interne cible,
Correspondait avec le soyeux clitoris.
De la cytologie et de l’histologie
La même certitude acquise de nos jours
Nous dit que les tissus ont leur physiologie
Et que le G n’est pas le secret de l’amour.
D’une dame à une autre aucune garantie
Situe en même lieu l’érogène écusson
Et la douceur externe à la porte tapie
Mérite le bonheur d’idéale façon.
Comme le dit le livre une dame qui a
Le bien heureux savoir du lieu de ses ivresses
Peut réjouir son corps du plaisir délicat
Et former son amant aux internes caresses
Il recommande aussi lors d’une gourmandise
Que l’amant se faisant tendre dégustateur
Ait la main caressante, insistante et précise.
Et attarde Ses doigts au jardin intérieur
Avant que monsieur G publie son évidence
Sans le souci réel de simple vérité
On inventa des poses qui par leur excellence
Dévoilent la clairière où dort félicité.
Et selon les postures tout couple s’accommode
De l’angle convenant à l’ébat idéal
On ne peut innover de passagère mode
Sur un savoir du corps devenu ancestral.
Ne faut-il pas connaître un secret bien avant
Le fameux point E.R. qui est indispensable
C’est la condition du bonheur des amants
Une Envie Réciproque et toujours mémorable.
Faite des volontés de donner du bonheur
Elle fait découvrir tout geste qui enchante
Les zones érogènes elle les sait par cœur,
Limiter à un point est chose décevante.
pour public averti .
Poème posté le 02/09/15