Le postillon d'Anna
par Guy
Blanche-Neige de belle robe,
Petite Anna rit, bleue et or ;
Princesse au mépris du microbe
Postillonne encor et encor.
Jeune, mais déjà virtuose,
Elle émet un son de bourdon
Quand vibre un bout de langue rose
Et fait tout un pétaradon !
Anna ! Quelle coquine, arrête !
Maman l'interdit, tu le sais.
Mais autant miser sa retraite,
Ou quadraturer un tercet.
Essai peu convaincant, je fronce
Les sourcils, dont elle se rit ;
Lors, étant arrosé, j'annonce :
A ce jeu, je sais faire pis !
Heureux de notre solitude,
On se lança donc un défi,
Où, tout mouillés par cette étude,
De décence nous fîmes fi !
Partie âprement disputée,
Je résistai bien vaillamment,
Croyant un temps l'avoir matée,
Mais finis noyé sottement.
Avant que maman ne revienne,
Il fallut bien débarbouiller
La turbulence diluvienne,
Haute de trois fruits de pommier !
Moralité
Qui se noie en un verre d'eau
Est battu par un vermisseau
Poème posté le 23/09/15