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Le golem
par banniange


Prague un soir Lune noire Pont désert Pluie amère Rues et brumes Bruit d'enclume Chapelles vides Les parcs se vident Sous les portiques Quelques phtisiques Sifflent la mort Qui tire au sort Les voûtes résonnent Comme un gong mongol Les carillons sonnent Des corbeaux survolent Les beffrois sinistres Dans un ciel de bistre Est-ce le vent qui hurle ? Dans le ghetto funèbre La maudite formule Égrène les ténèbres A la morgue des ombres Craignent les heures sombres Et les gargouilles grimacent Grincent comme une crécelle Des grandes orgues menacent Les ouragans s'amoncellent Dans la grande synagogue Le vieux Maharal harangue Le golem de glaise agresse Fragmente puis désagrège Ces églises qui s'engraissent Dans un dégoût sacrilège Il grogne et gronde de haine Grotesque croque-mitaine Il ne peut que glapir Terrassé par un manque Il ne peut que gémir De n'avoir pas de langue A qui donc s'adresser Pour glaner sa pitié D'être si difforme Gangue des kabbales Monstre amoral De burlesque forme Quel Dieu s'est trompé D'un mot mutilé "J'étais sauveur Tel Lucifer Je fus malheur Pour cette terre". Simple automate Vulgaire pâte Et le vent Souffla tant Le golem En lui-même Fut friable De sable Fin.

Le golem,figure de la kabbale juive,j'ai tenté une approche double au niveau des vers de plus en plus longs et des sons de plus en plus rapprochés

Poème posté le 22/10/15


 Poète
Banniange



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