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Ardent hommage
par Pampelune


J’aimais entendre les accidents de ton souffle. Dans ta voix, tu transportais toute ton enfance Tels ces Roms le sac cabas qui contient leurs vies. Ils s’appellent les uns les autres ; nuit Profonde des cordes vibrantes, leurs prénoms sertis en eux et quantités d’étoiles. Ils nous ressemblaient. A travers eux, je te ressuscite. Ton timbre est encore accroché aux mutismes de cette Terre comme à des barbelés. C’est Tellement réconfortant ! Paisible océan ! Les présences les plus simples s’incrustent entre Les vivants et les morts. Quand tu avançais le printemps t’escortait, il survenait avec toi. Les bras grands ouverts du cerisier fleuri me traversaient ; ils auraient même embrassé Quelqu’un derrière moi…Ô toi ! Songeur engourdi j’entrebâille le vasistas, celui dans lequel Nous nous reflétions. Ton font d’absence contre mon front d’os. Je cherche l’heure à laquelle La gorge se serre. L’amour est une manière violente d’aromatiser la mort. Ta figure la sucre et l’illumine ; Les premiers rayons universels se fracassant sur mes paupières de pierre. La cicatrice, large, est restée longtemps visible. Elle était belle, rose pamplemousse. J’aimerais suivre du bout du doigt son relief. Ce geste est celui de l’écriture.

inspiré de Christian Bobin, Noireclaire

Poème posté le 02/01/16


 Poète
Pampelune



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