Respect d’Autrui
Cet orfroi qui brille mais pas ici
Là-haut est son fruit
Réalité d’un passé lointain qui perdure sous silence
Je me souviens d’une époque
Où l’heure était distribution cadeaux
Pour ceux qui étaient alors
Du plus ou du moins un halo !
Mon mari, devant le calendrier,
Me dit : « je ne peux t’accompagner en ville,
Je t’offre ce que tu désires, achète-le.
Une jupe en forme évasée »
Me voilà heureuse comme le gui
Vitrines où belles expositions explosaient
Leurs garnitures, sans succès.
Mon œil voyait les tentations,
Mais comme il était bien rond,
Il voyait sur les côtés !
Les gens attirés, mais se ravisaient
Devant les prix qu’ils ne pouvaient assumer !
De suite attristée, je m’éloignais :
« Non je ne peux pas acheter
Ce que d’autres près de moi ne peuvent »!
Quel soufflet ils recevraient me voyant entrer ?
Je rebroussais chemin, triste de déplaire mais sans pleur!
Je change de quartier, magasins s’étalonnaient.
Je vois mille étincelles briller devant des lustres et lampadaires !
Je rentre en changeant d’idée
Et vire mon enseigne.
Un cadeau impersonnel m’enlevait tout regret.
Un abat-jour en parchemin, vessie de porc m’attendrissait
Car le pied en fer forgé c’était mon mari qui l’avait fait
Il n’attendait que tamisée soit la lumière
Dans un coin bien prisé !
Il a bien rigolé en relevant les veines qui transpiraient
« Nous serons deux à les admirer, les miennes se sont effacées !»
Chéri ne sois pas fâché,
C’est la forme de ma jupe,
Elle change d’aspect.
Je n’ai pu succomber à la tentation
Devant tant de personnes qui regardaient
Le regard en genoux flexions.
Polymnie2, ce 20 décembre 2015