Des talas du Bali où le temps s'évapore
Par les sarons des bonzes alanguis dans leurs rêves
Au Shiva enflammé, noble pentocrator
Dont le damaru vibre en attendant la trêve
Des rhombes envoûtées de la Papouasie
Animant des crânes au sourire éternel
Aux Gwanas endiablés, ruisselant de magie
Qui pincent leur guembri en implorant le ciel
Ainsi va toute vie
Dans des rythmes en folie
Là où vont d'autres vies
En césure infinie
Sur les remparts hantés de brouillards écossais
Le spectre de Crawford étreint sa cornemuse
Quand grondent les tambours dans le Bronx asphyxié
S'allument des bûchers d'où les vanités fusent
Les bas-fonds de Rio au son des maracas
Dansent Orfeu Negro en piétinant la crasse
Les gaïta bulgares accompagnent des voix
Qui syncopent les jours dans d'obscurs désarrois
Ainsi va toute vie
Dans des rythmes en folie
Là où vont d'autres vie
En césure infinie
Les battements poudreux des papillons dorés
Enthousiasment GaÏa au réveil enchanté
Mais des cris disgracieux d'Angkor à Bornéo
Enténèbrent les cieux de leurs plaintifs échos
Toutes ces pulsations tourbillonnent et s'affolent
En nos corps inquiétés par ce lied indécis
« Systole et diastole, oh belle farandole !
Notre coeur en raffole en attendant minuit »
Ainsi va toute vie
Dans des rythmes en folie
Là où vont d'autres vie
En césure infinie
*La plupart des termes exotiques renvoient à des instruments de musique